"Quand on ne les voit pas en train de manger, c'est qu'ils font le tour."
On les appelle parfois les écureuils en raison de leur affinité avec les hautes branches... bien qu'ils tiennent généralement plus des lapins crétins par leur enthousiasme -bas de plafond- pour donner l'assaut (même si parfois ils repartent aussi vite qu'il sont venus, prétextant qu'ils ont décidé d'attaquer dans une autre direction). Les informations additionnelles sont rares. Ils ne semblent appartenir à aucune force régulière, groupement de mercenaires ou autres activistes de type violent.
On sait juste qu'ils ressemblent moins à une équipe qu'à un ramassis de joueurs pittoresques, passablement idiots, ambidextres de la main gauche et à peu près aussi organisés qu'une bande de chimpanzés hystériques. Bien qu'ils soient sociables au demeurant, il s'avère au final psychologiquement risqué de tenter la communication. Il semble ainsi établi que, si l'homme descend du singe dans son arbre, le BKAT a percuté pas mal de branche au passage.
C'est en l'an de grâce 2004 que sont apparus les premiers rapports mentionnant l'existence d'une étrange race d'airsofteurs arboricoles, mais d'autres sources font état de leur existence aux alentours de l'an 2000. Souhaitant appuyer leurs recherches, une équipe d’anthropologues s'est enfoncé dans la forêt à leur recherche.
Les premiers contacts furent périlleux, les spécimens rencontrés croyant que l'équipe était venue pour leur voler la recette secrète du Sandwich Sacré. Mais l'hospitalité leur fut finalement proposée. Pour le pire puisque le lendemain, suite à l'étrange dîner qui leur avait été servi, la moitié de l'équipe s'était égarée dans la forêt à la recherche des toilettes. L'autre moitié parvint néanmoins à rentrer afin de nous livrer les informations dont nous disposons aujourd'hui.
La forêt, milieu dans lequel ils semblent les plus à l'aise, est le berceau de leur espèce depuis des millénaires, berceau qui semble avoir été ignoré par le progrès... Des inscriptions anciennes gravées sur un chêne séculaire racontent leur genèse en ces termes :
Il y a bien des âges, au coeur de la forêt, le singe (zigomar arboricus débilatus, 48 chromosomes), engendrait l'homme (homonculus crétinus alcoolicus, 46 chromosomes), qui peupleurait la terre et l'asservirait pour lancer l'industrie du napalm.
De toute évidence, 2 chromosomes sont restés dans l'arbre.
C'est ici que commence la sainte quête des BKAT : investir le monde civilisé, et récupérer les deux chromosomes perdus pour nous faire retourner à l'âge de pierre ! Il faut dire que leur coefficient intellectuel, digne de la végétation qui leur sert de domicile, est on ne peut plus adéquat : rien de mieux qu'un débile profond pour vous rendre chèvre !
Bien qu'aucun BKAT ne soit assez intelligent pour comprendre cette quête, le hasard a voulu qu'elle ne tombe pas dans l'oubli : certains d'entre eux sortirent accidentellement de la forêt, et découvrirent le monde civilisé... et ses champs de bataille ! Fascinés par toutes ces nouveautés, ils se jetèrent corps et âme dans la mêlée, apprenant sur le tas (en tapant dans le tas) et jouant avec tout ce qui se trouvait sur leur passage (entraînant parfois de véritables catastrophes).
Parfois, un chef militaire plus malin que les autres, flairant d'habiles chasseurs habitués aux milieux hostiles, arrive à les convaincre d'oeuvrer pour lui. Il leur confie généralement la mission suicidaire du moment, tâche dont ces énèrgumènes s'acquittent avec un enthousiasme surprenant.
Il faut dire que leur expérience et leur capacités d'adaptation sont reconnues, mais il en faut peu à cet assortiment d'inconnus pittoresques pour tout faire foirer : une simple poussette désossée sur leur chemin peut facilement retenir leur attention plus d'une heure. Les plus avisés se gardent bien de les employer, tant ils savent qu'avec eux il n'y a souvent qu'un un rot résiduel (sandwich + bille bio trouvée par terre) entre une frappe dévastatrice et le fiasco le plus complet.
La rumeur voulant qu'ils soient inaptes au combat nocturne n'est pas totalement infondée, car péter dans l'obscurité n'est pas la bonne technique pour éviter de se faire repérer, mais il serait injuste de mettre leur indisponibilité dès le déclin du jour sur le compte d'une mauvaise vision nocturne. En effet, la tombée de la nuit signifie simplement pour eux qu'il faut arrêter de se battre pour aller manger...
Ils se matérialisent sur le terrain sous forme de groupes d'action de 2 à 3 individus maximum (qui se gêne déjà un peu entre eux), très légers et manoeuvrants, raison pour laquelle il est de loin préférable de les envoyer faire le tour que tenir une ligne de front. Il faut cependant tenir compte d'un élément : ne jamais faire combattre des bkat dans des équipes différentes. Ils foutent déjà le bordel dans une seule, autant limiter les dégâts.